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Le Vigneron du Val de Loire
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« Le marché du verre sera encore tendu en 2023 »


Rédigé le Mardi 13 Décembre 2022


Charles Boutin, responsable de l'entreprise Boutin Services basée à Clisson.
Charles Boutin, responsable de l'entreprise Boutin Services basée à Clisson.

Depuis plusieurs mois la viticulture est confrontée à une importante crise verrière. Le Covid puis la guerre en Ukraine ont entraîné une pénurie de verres creux et une hausse des coûts. Une double peine pour l’entreprise Boutin Services à Clisson. Pour y faire face, son directeur Charles Boutin mise sur la consigne.

Comment expliquez-vous les difficultés actuelles d’approvisionnement en bouteilles ?
Les premières tensions sont apparues en 2021, en lien avec le Covid. Avec le confinement, la demande en verres creux a baissé et les verriers ont dû stocker leur production. Certains ont pris l’option d’arrêter des fours. Fin 2020, début 2021, la consommation a repris et la demande en verre a été telle que les verriers prédisaient déjà des ruptures. C’est ce qui s’est passé, sachant que depuis 5, 10 ans, la demande en verres creux est en forte croissance du fait de l’abandon progressif du plastique. Est ensuite arrivée la guerre en Ukraine qui a fait exploser les coûts énergétiques et amplifié les conséquences du Covid.


Quelles sont les conséquences pour une entreprise comme la vôtre ?
Nous commercialisons environ 20 millions de bouteilles par an. Nous nous fournissons en grande partie auprès de Vidrala en Espagne. Outre des surcoûts successifs, avec parfois des hausses de prix tous les 15 jours, nous sommes livrés de manière aléatoire. Il est arrivé que l’on commande deux camions par semaine et qu’ils n’arrivent pas et ce, sans être prévenus. Ou alors nous prévoyons 5 camions et il n’en vient qu’un seul. Sur les 20 millions de bouteilles prévues par Vidrala, ils nous en a manqué 500 000. Je vous laisse imaginer la réaction de nos clients. La période a été compliquée pour nos équipes.


Comment voyez-vous l’année 2023 ?
Pour 2023, notre fournisseur annonce une baisse de l’approvisionnement de 2 à 5 %, soit 1 million de bouteilles en moins. Il est aussi à craindre des pénuries sur la teinte feuille morte, c’est celle du Muscadet sur lie. Mais je suis surtout inquiet de la hausse des prix annoncée pour le 1er janvier. Le marché du verre sera donc encore tendu en 2023. Pour y pallier, notre stratégie, c’est la consigne. Nous avons commandé une nouvelle laveuse en Allemagne, ce qui représente un investissement de 700 000 €, auquel s’ajoute la commande de 600 000 bouteilles consignées. La livraison est prévue en avril et nous devrions pouvoir rapidement traiter 5 millions de cols consignées par an.


A.L.G





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